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"Je ne suis pas photogénique".

"Ah bon? Prouvez-le moi..." 

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Je l'entends très souvent cette première phrase lors -qu'on vient se présenter à mon studio. Que cherche-t-on alors à me dire ? La confidence m'est adressée, je suis libre de l'interpréter et de suggérer.  La présence témoignant de la motivation, nous allons donc chercher à comprendre ce qui vous amène... et ce qui vous retient... ( Bla bla bla )

J'ai gardé peu de photos de moi dans le passé, je ne m'aimais pas vraiment en image et savais m'éclipser en présence d'un objectif. Ou je semblais trop coincé ou ma parade consistait à ... parader ... dans l'excès, légitimant ainsi par anticipation une prise de vue grotesque. Et pourtant, ça m'aurait fait du bien d'avoir une belle photo de moi (songeur). 

Moi, moi, moi, je n'aurai jamais osé entrer dans un studio. D'avance donc le respect prend place. Je cerne  l'attente, observe le regard, la gestuelle et tente de comprendre qui est en face. Je prend mon rôle très au sérieux. Je m'offre également en exposant mes impressions, mes idées, ce qu'on pourrait essayer. Car il faut prendre le temps. Le temps de comprendre qu'un échange de compétences va se faire, l'un posera, l'autre photographiera. 

L'attitude prend le dessus sur le reste. Je ne travaille que sur des critères valorisants. Quel que soit ce qui sera fait, la pose appartiendra au modèle. Un moment pour lui ou pour elle. 

"Je suis photogénique".

"Ah bon? Prouvez-le moi..." 

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Situation plus rare mais Je ne mets jamais en doute de telles dires. Je me sens bien sûr en droit, puisqu'on vient me chercher, d'espérer une séance prometteuse. Je ne peux me sentir utile que si ma conception du travail correspond à l'attente souhaitée. Que puis-je apporter à la personne qui se présente ainsi ? Tout d'abord confirmation lors de la séance. Et puis peut-être d'autres perspectives. Mises en scène, choix des tenues. Se reconnaître, rester soi, dans une panoplie d'expressions. Un cadre alliant plaisir et travail. Je ne m'échappe jamais de cette réalité "travail"  mais je ne m'y sens qu'efficace qu'en absence d'ennui. Toujours expérimenter, toujours se laisser embarquer par les propositions du modèle. Toujours également accepter ce qui ne va pas avec philosophie. 

Petite remarque, à la limite de la désobligeance, je me retrouve régulièrement, et de plus en plus souvent, en désaccord avec des images qu'on me présente. Toujours point de remise en cause du " je suis photogénique" initial mais plutôt de la valeur du substrat. C'est un fait - et un bon fait - la photographie s'est démocratisée et les smartphones sont bluffants. Cela n'engage que moi mais si je considère qu'aucune photo ne peut être mauvaise (si, si), la quantité d'images qui défilent noie quelque peu l'évaluation de leurs qualités. Juste une tendance...

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